FESTIVAL VAPEUR AJECTA LONGUEVILLE (3)
Journée du 6 mai : circulations de trains spéciaux
Il est temps de se diriger vers les quais de la gare de Longueville pour apercevoir de près les locomotives vapeur et autorails historiques invités et les voir rouler. En effet, le festival n'était pas limité à des présentations statiques, mais l'AJECTA avait élaboré un copieux programme de circulations de trains spéciaux vers Provins et Villiers-St-Georges, Romilly et Montereau via Flamboin. Mais durant cette journée du 6 mai, à la suite d'incidents techniques et problèmes divers, rien ne se passa comme prévu et les documents horaires remis étaient bons à jeter à la corbeille. Donc, il fallait faire avec ce qui circulait, mais d'abord identifier la destination des rames stationnant en gare, celles-ci ne faisant l'objet d'aucune annonce sonore, ni pancartage. Après renseignement auprès d'un bénévole, nous montons dans une rame à destination de Provins (voitures Inox ACPR 1126 et MFPN). Celle-ci est tirée par la 140C38 du CFTLP et poussée par une Mallet 020+020T Henschel de 1911 ex-ABC 2, préservée par le Train Thur Doller Alsace. Une très belle composition qui gagnera rapidement la cité médiévale (7 km) où elle restera près d'une heure avant de regagner Longueville, sans aucune information auprès des voyageurs. Revenus dans cette gare, nous avisons une composition autorail "Caravelle" formée des X4647 et X4716 du CFT du Sud des Ardennes (Attigny) au départ pour Villiers-St-Georges, destination intéressante car non ouverte au service voyageurs. Aux abords de cette gare, nous découvrons la reconstitution d'un camp américain de la Seconde Guerre mondiale. Le BV a fière allure, restauré extérieurement et intérieurement. Le retour vers Longueville s'avèrera totalement chaotique. Nous sommes bloqués en gare de Provins en compagnie de la rame vapeur précitée. Au bout d'une bonne heure, laissés sans aucune information, on nous invitera à quitter l'autorail pour la rame vapeur qui partira en premier... encore une bonne vingtaine de minutes plus tard. À l'arrivée à Longueville en fin d'après-midi, il ne sera bien sûr plus possible d'emprunter un quelconque éventuel autre train. Nous verrons toutefois arriver de Romilly, qu'on avait aussi espérer atteindre, un jumelage d'autorails formé du Picasso X 4039 de l'ABFC et de l'X2403 du Chemin de Fer de la Haute-Auvergne, puis la 141R1126 démarrera dans le chuintement de ses purgeurs, enlevant sa belle rame de voitures OCEM et Nord à portières latérales, pour une dernière navette Provins avec la 140C27 en pousse.
Nous quitterons donc le site avec une frustration certaine. L'affiche était extraordinaire avec un rassemblement d'engins de traction venus de toute la France, notamment deux 141R, la magnifique 241P17, les 140C, 141TB, etc, plusieurs autorails, des locomotives électriques anciennes. Un plan de transport ne comportant pas moins de 35 circulations chacun de ces 3 jours. Bref, une fête ferroviaire magnifique comme on n'en voit pratiquement pas en France. Mais le scénario ne se déroulera pas du tout comme prévu ce samedi, comme relevé ci-dessus : trains annulés, largement retardés, voyageurs laissés sans aucune information, matériels de prestige cachés sur un faisceau de garage ou stationnés à plusieurs centaines de mètres. Il restera le plaisir d'avoir côtoyé en un même lieu ces monuments du patrimoine ferroviaire si bien préservés et entretenus par leurs associations et leurs bénévoles. Il semble que le dimanche et le lundi ces dysfonctionnements ont être corrigés en large partie, selon des témoignages de personnes présentes ces jours-là, générant un plaisir complet chez les visiteurs...
Gilbert LAFARGUE (texte et photos).