Samedi dernier, 20 décembre, Montpellier inaugurait sa 5ème ligne de tramway, entre la route de Lavérune, au sud-ouest, et la commune suburbaine de Clapiers, sur la route de Mende, au nord-est de la métropole.

Celle-ci était dans les cartons depuis une quinzaine d'années, suivant un scénario initial un peu plus ambitieux, puisque au départ, il était envisagé de desservir au nord Prades-le-Lez, à 5 km du terminus actuel, et au sud-ouest le village de Lavérune à un km. Une première DUP fut délivrée dès l'été 2013, mais l'élection à la mairie de Montpellier, en mars 2014, de Philippe Saurel, un divers gauche, champion de la tergiversation, remit en cause le projet. Un moratoire fut décrété sur les projets de tramways, non seulement la ligne 5, mais également sur le court prolongement de la ligne 1 vers la nouvelle gare TGV de Sud de France, isolée à la Mogère, au-delà des autoroutes. Le nouveau maire s'opposant à la traversée de l'ancien parc militaire Montcalm, un nouveau tracé dût être étudié pour la branche ouest et une DUP rectificative obtenue. Heureusement, les élections de mars 2020 ramenèrent au pouvoir la gauche frêchiste qui sut mener à bien sur un mandat les deux projets ajournés.

Entièrement à double voie, la nouvelle ligne est longue de 14,8 km (d'après Tram 2000) (on trouve des chiffres différents dans d'autres publications, y compris municipales), dont 3,3 km partagés, au centre ville, avec des lignes préexistantes, la 1 de St-Eloi à St-Charles, la circulaire 4. de St-Charles au Bd du Jeu de Paume, et la 3 sur de courtes sections à sens unique dans le secteur de St-Denis. Bien tracée, la branche nord-est, longue de 5 km, suit essentiellement, en site propre latéral, la route de Mende, exception d'un crochet au pied du Bois de Montmaur, pour desservir le pôle scientifique d'Agropolis. La branche ouest, 6,5 km, qui quitte le centre ville par le Bd Clemenceau débarrassé de son intense circulation automobile, est beaucoup plus sinueuse, cherchant à desservir plusieurs quartiers restés à l'écart, en même temps que le récent stadium de rugby Yves du Manoir et le quartier nouveau d'Ovalie.

Pour desservir la nouvelle ligne, un parc de 22 trams Urbos X 100, longs de 43 m (300 places), a été commandé à CAF, pour être fabriqué en région Occitanie, à Bagnères-de-Bigorre, avant-garde d'une commande totale de 77 rames destinées à accroître le parc tout en commençant son renouvellement.

Avec ses 6 bifurcations triangulaires à double voie (dont 2 imbriquées devant la gare St-Roch), ses 5 bifurcations triangulaires à simple voie, ses 3 bifurcations ordinaires et celle en X à double voie du Corum, Montpellier dispose maintenant de l'un des réseaux les plus remarquables qui soient, sans oublier bien sûr les 5 livrées originales caractérisant chaque ligne. Avec un peu plus de 70 km exploités (troncs communs déduits), le réseau montpelliérain se place au 3ème rang  derrière Bordeaux et Lyon.

Photos et texte de Yves ALLAIN