Voici le dernier épisode de cette promenade austro-hongroise. Nous sommes toujours le 1er avril 1975 et nous retrouvons la 520.018 en gare d’Ebenfurth à 27 kilomètres de la frontière hongroise, une quarantaine de kilomètres de Vienne et une soixantaine de Bratislava. Ici, le GySEV est en contact avec la ligne ÖBB dite de Pottendorf, qui relie Vienne à Wiener-Neustadt et constitue un second itinéraire entre ces deux villes à l’est de l’artère principale de la « Südbahn » vers le Semmering.
Reportage José Banaudo
PS : Un grand remerciement à Raphaël Sant (notre druide Numérix !) pour sa patience afin de numériser ces négatifs et redonner aux images une allure présentable en effaçant leurs imperfections, en diminuant leur grain et en éclairant des paysages « bouchés » par la grisaille implacable qui sévissait lors de nos deux visites. Cela représente des heures de travail, mais le résultat en vaut la peine
Nombre de photo(s): 15
-
520.018 en gare d’Ebenfurth
-
Deux détails intéressants… Suivant l’usage des pays d’Europe Centrale qui ont fait partie de l’empire austro-hongrois, il n’y a pas de quais dans cette gare mais de simples aires soigneusement aplanies entre les voies. On remarque aussi que le wagon couvert du GySEV porte une immatriculation UIC sous le numéro 43, qui le rend apte au trafic international en Europe. A cette époque, bien rares étaient les compagnies ferroviaires privées enregistrées à l’UIC, telles que le Bern – Lötschberg Simplon, les Ferrovie Nord Milano ou le réseau des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais.
-
En raison de son rôle d’itinéraire alternatif, l’axe Vienne – Wiener-Neustadt par Ebenfurth été électrifié par les ÖBB le 29 avril 1974, moins d’un an avant notre visite, ce qui permet aux trois modes de traction de se côtoyer. La BB électrique 1040.02 appartient à une petite série de seize machines livrée entre 1950 et 1955. La BB diesel 2143.04 est membre d’une série de soixante-dix-sept unités entrées en service de 1964 à 1977 qui, avec la série 2043 très similaire, ont longtemps constitué la base du parc moteur diesel autrichien.
-
La 520.018 manoeuvre maintenant dans le faisceau marchandises d’Ebenfurth pour former sa rame pour le retour vers la Hongrie. A gauche une autre diesel série 2143 et une BB électrique 1042 des ÖBB, série de 257 unités livrée de 1963 à 1977. A droite une rame de citernes de gaz propane en provenance d’Union Soviétique, dont les bogies ont été remplacés à la gare frontière de Chop. Les inscriptions en caractères cyrilliques décrivent la nature du chargement et on aperçoit le levier de dételage du coupleur automatique russe, remplacé par un attelage classique pour le parcours en Hongrie.
-
Voici encore le GySEV, mais trois mois plus tard... Nous repassons le 30 juin 1975 par la ligne Sopron – Ebenfurth. C’est l’été mais la météo est encore pire qu’au printemps ! Nous voici à Wulkaprodersdorf devant la 520.030 du GySEV. Livrée en 1943 par Krauss-Maffei à la DR comme 52.3535, elle est devenue TE 3535 en Union Soviétique en 1945 puis 520.030 en Hongrie en 1963. Elle est aujourd’hui exposée en gare de Fertöboz, point de départ d’un chemin de fer touristique à voie de 76 cm au sud-est de Sopron.
-
En escale au petit dépôt de Wulkaprodersdorf, la 520.083 se ravitaille en eau. Le « Wannentender » (tender baignoire) à caisse autoportante d’une capacité de 30 mètres cubes est typique des « Kriegslok » série 52 allemandes.
-
Stationnant au pied du chargeur à charbon, la 520.083 résume comme ses sœurs l’histoire tourmentée de l’Europe Centrale. Construite en 1943 par l’usine Schichau à Elbing en Prusse Orientale, aujourd’hui Elblag en Pologne, elle a brièvement porté le n° 52.5595 de la Deutsche Reichsbahn. Saisie par l’armée soviétique elle est devenue TE 5595 aux SZD en 1945 puis 520.083 aux MAV en 1963.
-
Ce long train de marchandises pour Ebenfurth est formé en gare de Wulkaprodersdorf, avec la 520.030 en tête et la 520.083 en pousse.
-
A la sortie de Wulkaprodersdorf, on aperçoit derrière la 520.030 la ligne ÖBB dite de « Pannonie » qui prend naissance dans cette gare en direction d’Eisenstadt, chef-lieu du Burgenland, Neusiedl-am-See, second terminus du GySEV, et Parndorf, station de la grande artère Vienne – Budapest.
-
La 520.083 donne toute sa puissance pour pousser le convoi à la sortie de Wulkaprodersdorf.
-
Sous une météo exécrable, la 520.030 roule au milieu des champs de choux près de Müllendorf.
-
Le convoi fonce sous la pluie à l’approche de Neufeld-an-der-Leitha.
-
La 520.030 entre en gare de Neufeld-an-der-Leitha où des milliers de rondins de bois sont en attente de chargement.
-
-
Avec cette dernière image de la 520.030 peu avant l’arrivée à Ebenfurth nous disons adieu au GySEV. Que de chemin parcouru depuis 45 ans ! Cette ligne a été électrifiée en 1987 et celle de Neusiedl en 2004 avec le mode d’alimentation du réseau hongrois, c’est à dire le 25000 volts monophasé 50 hertz qui fait ici une discrète incursion sur le domaine autrichien du 15000 volts 16 hertz deux tiers. Le GySEV a repris l’exploitation de toutes les lignes de l’ouest de la Hongrie, où ses couleurs jaune et vert décorent des trains du 21ème siècle : rames Stadler « Flirt », BB Siemens « Taurus » et « Vectron »… On est à des années-lumière des rustiques autorails Bamot et ABbmot, des puissantes 150 et des graciles 131T, ce qui donne un caractère historique à ces images malgré leur imperfection technique due à la météo constamment défavorable et aussi, soyons francs… à la jeunesse du photographe !
-
520.018 en gare d’Ebenfurth
-
Deux détails intéressants… Suivant l’usage des pays d’Europe Centrale qui ont fait partie de l’empire austro-hongrois, il n’y a pas de quais dans cette gare mais de simples aires soigneusement aplanies entre les voies. On remarque aussi que le wagon couvert du GySEV porte une immatriculation UIC sous le numéro 43, qui le rend apte au trafic international en Europe. A cette époque, bien rares étaient les compagnies ferroviaires privées enregistrées à l’UIC, telles que le Bern – Lötschberg Simplon, les Ferrovie Nord Milano ou le réseau des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais.
-
En raison de son rôle d’itinéraire alternatif, l’axe Vienne – Wiener-Neustadt par Ebenfurth été électrifié par les ÖBB le 29 avril 1974, moins d’un an avant notre visite, ce qui permet aux trois modes de traction de se côtoyer. La BB électrique 1040.02 appartient à une petite série de seize machines livrée entre 1950 et 1955. La BB diesel 2143.04 est membre d’une série de soixante-dix-sept unités entrées en service de 1964 à 1977 qui, avec la série 2043 très similaire, ont longtemps constitué la base du parc moteur diesel autrichien.
-
La 520.018 manoeuvre maintenant dans le faisceau marchandises d’Ebenfurth pour former sa rame pour le retour vers la Hongrie. A gauche une autre diesel série 2143 et une BB électrique 1042 des ÖBB, série de 257 unités livrée de 1963 à 1977. A droite une rame de citernes de gaz propane en provenance d’Union Soviétique, dont les bogies ont été remplacés à la gare frontière de Chop. Les inscriptions en caractères cyrilliques décrivent la nature du chargement et on aperçoit le levier de dételage du coupleur automatique russe, remplacé par un attelage classique pour le parcours en Hongrie.
-
Voici encore le GySEV, mais trois mois plus tard... Nous repassons le 30 juin 1975 par la ligne Sopron – Ebenfurth. C’est l’été mais la météo est encore pire qu’au printemps ! Nous voici à Wulkaprodersdorf devant la 520.030 du GySEV. Livrée en 1943 par Krauss-Maffei à la DR comme 52.3535, elle est devenue TE 3535 en Union Soviétique en 1945 puis 520.030 en Hongrie en 1963. Elle est aujourd’hui exposée en gare de Fertöboz, point de départ d’un chemin de fer touristique à voie de 76 cm au sud-est de Sopron.
-
En escale au petit dépôt de Wulkaprodersdorf, la 520.083 se ravitaille en eau. Le « Wannentender » (tender baignoire) à caisse autoportante d’une capacité de 30 mètres cubes est typique des « Kriegslok » série 52 allemandes.
-
Stationnant au pied du chargeur à charbon, la 520.083 résume comme ses sœurs l’histoire tourmentée de l’Europe Centrale. Construite en 1943 par l’usine Schichau à Elbing en Prusse Orientale, aujourd’hui Elblag en Pologne, elle a brièvement porté le n° 52.5595 de la Deutsche Reichsbahn. Saisie par l’armée soviétique elle est devenue TE 5595 aux SZD en 1945 puis 520.083 aux MAV en 1963.
-
Ce long train de marchandises pour Ebenfurth est formé en gare de Wulkaprodersdorf, avec la 520.030 en tête et la 520.083 en pousse.
-
A la sortie de Wulkaprodersdorf, on aperçoit derrière la 520.030 la ligne ÖBB dite de « Pannonie » qui prend naissance dans cette gare en direction d’Eisenstadt, chef-lieu du Burgenland, Neusiedl-am-See, second terminus du GySEV, et Parndorf, station de la grande artère Vienne – Budapest.
-
La 520.083 donne toute sa puissance pour pousser le convoi à la sortie de Wulkaprodersdorf.
-
Sous une météo exécrable, la 520.030 roule au milieu des champs de choux près de Müllendorf.
-
Le convoi fonce sous la pluie à l’approche de Neufeld-an-der-Leitha.
-
La 520.030 entre en gare de Neufeld-an-der-Leitha où des milliers de rondins de bois sont en attente de chargement.
-
-
Avec cette dernière image de la 520.030 peu avant l’arrivée à Ebenfurth nous disons adieu au GySEV. Que de chemin parcouru depuis 45 ans ! Cette ligne a été électrifiée en 1987 et celle de Neusiedl en 2004 avec le mode d’alimentation du réseau hongrois, c’est à dire le 25000 volts monophasé 50 hertz qui fait ici une discrète incursion sur le domaine autrichien du 15000 volts 16 hertz deux tiers. Le GySEV a repris l’exploitation de toutes les lignes de l’ouest de la Hongrie, où ses couleurs jaune et vert décorent des trains du 21ème siècle : rames Stadler « Flirt », BB Siemens « Taurus » et « Vectron »… On est à des années-lumière des rustiques autorails Bamot et ABbmot, des puissantes 150 et des graciles 131T, ce qui donne un caractère historique à ces images malgré leur imperfection technique due à la météo constamment défavorable et aussi, soyons francs… à la jeunesse du photographe !