CFRT N° 350 : Tramways et métro de Moscou, les assises ferroviaires
La revue N° 350 du 11/2014
2012/2 avril 2012
ÉDITORIAL
Par Jean-Pierre Comes
LES SENSATIONS FERROVIAIRES
D’où vient notre passion, un peu curieuse, pour les « choses » ferroviaires ? C’est une question que l’on me pose régulièrement. Pour moi, ce fut inné et naturel.
Je crois que, tout jeune, je fus impressionné par « les Trains », et que ceci est dû au fait qu’ils frappent les cinq sens. Ce furent les locomotives à vapeur qui éveillèrent ma sensibilité. Encore dans une poussette, je me souviens de promenades en banlieue est, restée rurale à l’époque (fin des années 40). Passant sur un pont franchissant la ligne 4 vers Bâle, ma mère et moi fûmes entourés par un nuage de vapeur. Je fus submergé par les bruits de l’échappement et de roulement du train, avec une odeur de fumée et d’huile chaude, accompagnée de la condensation de la vapeur sur la peau. Puis vint, lors de voyages vers Paris, la remontée du train vers la sortie, avec le passage devant la 141 TB Est. La chaleur du foyer, l’odeur spécifique « vapeur », les bruits de battements irréguliers du compresseur, et d’autres claquements et gargouillis venant des tréfonds des tuyauteries et clapets ne pouvaient manquer de marquer l’esprit.
Les engins électriques, jusque vers les années 70, montraient également qu’il se passait tout un tas de choses étranges pour que « ça marche ». Bruits de ventilateur et d’air comprimé, odeur de chaud du rhéostat, avec des vibrations de chaleur de l’air avoisinant, le « chploc » des contacteurs, sans compter, en marche, le bruit des moteurs et des transmissions. Bien entendu, et je l’ai longuement évoqué dans cette revue, le Sprague-Thomson du Métro Parisien présentait tout le catalogue de sensations du genre. Je n’oublierai pas la traction Diesel et ses sonorités : CC 72000, X 2800 bien entendu, et un petit, relativement discret, le Picasso X 3800, qui racontait ses efforts et le profil de la voie, tant par son moteur que par les changements de vitesse.
Le voyageur pouvait difficilement ne pas participer à la marche du train, surtout avec la fenêtre ouverte. Saccade des roues sur les joints de rail, rail qui « chante », sifflement des triples valves amorçant le freinage, bruit des sabots serrant les roues et dégageant une odeur métallique et chaude, cet ensemble, accompagné de secousses ou vibrations, démontrait qu’on en avait pour son argent.
D’énormes progrès améliorant le confort d’un voyage ont été faits. Barres longues, climatisation, suspensions pneumatiques, matériaux isolants ont éliminé la plupart des bruits de roulement. Quant aux engins moteurs, on ne perçoit que le léger zonzonnement des hacheurs de courant des automotrices. Les TGV semblent motorisés par des ventilateurs dont le bruit, au démarrage, n’est pas lié à l’effort. Seul son aspect donne une impression visuelle de capacité à la vitesse.
Dans le domaine des tramways, même le crissement des roues dans les courbes a disparu. En quelques dizaines d’années, il y a donc eu une perte de sensations. Le matériel ferroviaire est devenu fade et semble glisser tout seul. Il ne donne plus l’idée d’effort, de puissance massique, et ne frappe plus l’imagination.
Alors, est-ce une (parmi d’autres) des causes du moindre engouement des jeunes pour le Chemin de Fer ?
Je crois que cette passion que nous partageons, nous l’avons depuis notre enfance. Elle s’est imposée à nous (qui étions peut-être plus réceptifs que d’autres !) par ses impressionnants signes qui sollicitaient tous nos sens. Ces signaux très affaiblis, ou disparus, ajoutés à la banalisation du matériel, ne peuvent que restreindre l’émergence d’une passion. De plus, dans les décennies 50, 60, le service communication de la SNCF exploitait chaque événement, et une certaine fierté de la qualité ferroviaire française était partagée. Le manque de gloire actuel des exploitants (la prouesse TGV est devenue normale) a fait le reste et contrarie l’apparition de l’enchantement pour le « Train »… Mais tant mieux pour « l’usager » (et notre mode de transport passionnel) si ce que je regrette, et que le progrès a fait disparaître, lui permet des voyages rapides et confortables ! Pour les sensations, il y a nos chemins de fer touristiques, où de nombreux jeunes s’activent…
Dossier spécial Moscou
Par Patrick Fitting (13 pages)
- Les tramways de Moscou
- Historique
- Randonnée » sur les tramways de Moscou, octobre 2011
- Le métro de Moscou
- Historique
- une plongée dans le métro de Moscou
Les Assises du Ferroviaire : conclusions
Seuls les passages des conclusions de ces Assises concernant les transports régionaux sont repris ici, et notamment le rapport final de la Commission N°1 : « Le Ferroviaire français au coeur de l’Europe », dont la question 3.3 nous intéresse particulièrement.
Nice - Breil : la modernisation de la ligne s’appelle CCVB-S
Transports régionaux
France:
- Circulation exceptionnelle sur la Petite Ceinture
- ALBI – SAINT-JUERY
- BILLOM – VERTAIZON
- BITCHE – SARREGUEMINESBOLLWILLER — GUEBWILLER
- BRESLES – ROCHY-CONDÉ
- COLMAR – NEUF-BRISACH – FRIBOURG
- DIGNE – SAINT-AUBAN
- GISORS – SERQUEUX
- GIVET – DINAN
- LES ARCS – DRAGUIGNAN
- MONSEMPRON-LIBOS – FUMEL
- MONTPELLIER – PAULHAN
- OLORON – BEDOUS
- SAINTE-PAZANNE – MACHECOUL
- RDT 13
- L’OFP du Châtillonnais et de l’Auxois
- SAINT-GERVAIS – VALLORCINE
- CORSE
Tramways, métros
Tramways... Une thèse et trois livres
France:
- BREST
- DIJON
- GRENOBLE
- LE HAVRE
- LILLE
- LYON
- MONTPELLIER
- NANTES
- NICE
- ORLEANS
- PARIS
- ROUEN
- TOURS
- BESANCON
- AUBAGNE
- AVIGNON
- LA REUNION
Etranger:
- BELGIQUE: Anvers, Bruxelles, Charleroi, Gand
- PAYS BAS: Amsterdam, La Haye, Rotterdam
- SUISSE: Genève, Jungfrau, Vevey – Chexbres
- POLOGNE
- RUSSIE
- ESPAGNE
Chemins de fer touristiques
- Vivarais
- AGRIVAP
- Centre-Vap
- Abreswiller
- Côtes-du-Nord
- La Rhune
- train du BAs Berry
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