Renouvellement des voies du RER A à La Défense (été 2021)
Le COPEF a organisé dans la nuit du lundi 26 au mardi 27 juillet 2021, sur l'aimable invitation de la RATP, une visite du chantier de renouvellement de voie dans le tunnel entre La Défense et Nanterre-Préfecture.
Le RER A a fêté son cinquantième anniversaire, au moins pour ses sections les plus anciennes (cf à ce sujet, les articles parus dans les N°s 403 et 404 de Transports & Patrimoine Ferroviaires, revue publiée par la FACS). La ligne est réputée la plus fréquentée d'Europe, avec un trafic journalier de 1,4 million de voyageurs avant la crise sanitaire. C'est dire si ses infrastructures sont très sollicitées, particulièrement sur le tronçon central entre Nanterre-Préfecture et Vincennes, concentrant toutes les missions.
Depuis 2015, la RATP met en oeuvre un programme pluriannuel de grands travaux d'été pour le renouvellement des voies et des aiguillages. Cet été, c'est le tronçon compris entre Auber et Nanterre-Université qui est fermé partiellement pour permettre un RVB des voies en gare de La Défense et entre celle-ci et Nanterre-Préfecture, avec remplacement d'aiguillages.
Commencée par une présentation en salle du chantier et des matériels utilisés, par l'adjointe du chef de projet Renouvellement des voies RER A, la visite s'est poursuivie sur le terrain. En gare de La Défense, on voit les travaux de finition des deux voies centrales renouvelées. Puis nous pénétrons dans le tunnel en direction de Nanterre-Préfecture où une signalisation temporaire de limitation de vitesse à 30 a été installée dans l'attente de la consolidation des nouvelles voies. Continuant notre progression, nous découvrons, posé sur une voie, un aiguillage de grande longueur destiné à remplacer celui permettant la jonction des branches venues de Cergy/Poissy et St-Germain-en-Laye côté Paris de la gare de Nanterre-Préfecture (voie 1). Il sera ensuite transféré sur son emplacement à l'aide d'un engin particulier. Nous arrivons ensuite dans la galerie de la voie 1 (sens ouest-est) où opère le train-usine de renouvellement.
Ce train se sépare en deux parties.Une partie récupère l'ancien ballast dans des wagons-trémie, l'autre partie dépose dans un premier temps les panneaux de voie découpés par tronçons de 12 m. Entre les deux parties, deux pelleteuses opèrent, l'une pour dégarnir complètement le ballast et mettre à nu le radier. Le ballast usagé est déversé dans une trémie d'où un tapis-roulant le transfère dans des wagons-trémies. De l'autre côté, une sous-couche de nouveau ballast est mise en place et égalisée par une autre pelleteuse, ce qui va permettre à la seconde section du train-usine de transférer par portique et déposer les panneaux de voie neufs déjà assemblés avec leurs rails fixés aux traverses en béton monobloc. Interviendra ensuite une opération de bourrage et relevage de la voie permettant la reprise des circulations à vitesse réduite dès le matin.
J'espère ne pas m'être trompé dans la description du processus de renouvellement utilisé, n'étant pas connaisseur des travaux de voies. Les experts complèteront ou rectifieront le cas échéant !
Encore un grand merci à la RATP et au COPEF pour cette visite passionnante avec les commentaires éclairés de notre accompagnatrice montrant la grande complexité de ce chantier se déroulant en grande partie dans des tunnels à voie unique, donc dans un espace confiné, rendant certainement les conditions de travail des compagnons éprouvantes. Et puis, il faut respecter le planning pour rendre, en semaine, la voie à la circulation des premiers trains du matin. Un vrai exploit renouvelé chaque nuit !
Reportage Gilbert Lafargue