Pays Baltes - Estonie / Lettonie / Lituanie - tourbières
Petit voyage balte avec une spécialité locale : les tourbières ! La tourbe, utilisée comme combustible sous forme de briquettes et comme terreau pour les cultures, est exploitée de manière industrielle dans les trois Pays Baltes, comme non loin de là en Russie et Biélorussie. A l’époque soviétique, toutes ces exploitations ont été équipées de voies ferrées à l’écartement de 0,75 m, plus appropriées que des routes ou des pistes pour effectuer des transports dans le milieu marécageux des tourbières. A partir des matériels largement standardisés livrés il y a plusieurs décennies par l’industrie soviétique, les entreprises propriétaires font preuve de beaucoup d’ingéniosité pour maintenir ces matériels en service et les adapter aux besoins de leurs exploitations.
Nous savions donc qu’il y avait des réseaux tourbiers plus pittoresque l’un que l‘autre à visiter, mais comment procéder ?
- 1) D'abord identifier les sites : un grand merci à Fabrice de nous avoir communiqué une liste établie il y a une quinzaine d’années par des amateurs anglais. Elle n’est plus à jour mais permet au moins de repérer les noms des réseaux afin de les chercher et vérifier s'ils sont toujours en exploitation.
- 2) Repérer l'emplacement des tourbières, généralement éloignées des villes et situées dans des zones boisées et marécageuses. Pour cela les vues satellite Google View sont infiniment utiles : on tape le nom du lieu, on repère la large tache rouge qui distingue une tourbière en exploitation d’une tourbière abandonnée en cours de revégétalisation, puis on agrandit la vue. Sur certains sites on aperçoit nettement des pistes et aucune trace de voie ferrée, sur d’autres apparaissent des voies et même des files de wagons : c’est là qu’il faut chercher !
- 3) Accéder aux sites, après avoir reporté ces précieux renseignements sur la carte. Sur le terrain il faut se repérer en cherchant une route marquée de traces de camions, ou parfois une pancarte au nom de l’entreprise exploitante. Une fois que l’on est arrivés sur place il faut trouver quelqu’un pour connaître l’activité et obtenir la permission de faire des photos. Cette étape n’est pas la plus compliquée, car partout nous avons été bien accueillis et renseignés… en fonction de la compréhension réciproque car quasiment personne ne parle anglais ou allemand. Avec quelques mots notés à l’avance on arrive à se faire comprendre, même si la différence entre les trois langues baltes ne simplifie pas les choses : pour vous donner une idée, un train de tourbe c’est « turva rong » en estonien, « kudras vilciens » en letton et « durpiu traunkinys » en lituanien !
- 4) Enfin le plus difficile… ce que j'ai tenté de faire : retrouver sur internet l’origine de tous ces matériels aussi étranges que dépareillés. J’ai dû consulter des sites anglais, allemand, danois, estonien et russe, j’espère ne pas avoir écrit trop de bêtises. S’il y a parmi vous des tourbologues patentés, merci de signaler d’éventuelles erreurs !
Reportage José Banaudo - Septembre 2019
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