Langogne Langeac en X 2800
Ce dimanche 1 er août 2021, il m’a été donné l’occasion d’emprunter une des circulations organisées par l’association « 150 ans du train cévenol » entre Langogne et Langeac, en collaboration avec l’AP 2800 dont le matériel est stationné à Langogne.
Bien entendu, je ne pouvais pas manquer d’en profiter pour tester le quatrième aller-retour créé en mi-journée – certes bien timidement car uniquement les samedis-dimanches et avec rupture de charge à Langogne – entre Clermont et Nîmes. Est-ce dû au fait que c’était un week-end de chassé-croisé, mais les trains étaient bien achalandés. Sur le créneau 12 h 15 – 12 h 52 la gare de Langogne connait à ce moment-là une agitation certaine, ayant à gérer l’arrivée puis le retour « chacun chez soi » des deux trains et les échanges de voyageurs qui en découlent. La rame Coradia 84627 M à 5 caisses avec sa chatoyante nouvelle livrée AURA faisait impression à côté de l’unique « suppositoire » X 73543 de la région Occitanie à la livrée bien défraîchie.
Le calme revenu, et en attendant la mise à quai de la circulation spéciale, je suis allé déjeuner dans – ce qui devient une rareté, surtout dans une gare de cette faible importance - le « buffet de la gare ». Très convenable.
15 h. Départ ponctuel de la circulation spéciale assurée par l’X 2819 et l’XR 6091 de l’association. Occupation hélas assez clairsemée, mais cela permet de se déplacer de droite à gauche et de profiter ainsi au mieux du paysage de la vallée de l’Allier. Premier arrêt à Chapeauroux, Nous croisons le « Cévenol » descendant assuré par le 84697 M revêtu de son pelliculage spécial. Arrêt suivant à Alleyras où, malgré l’annulation des festivités prévues dans cette gare nous embarquons deux passagers supplémentaires. Ce fut ensuite un des temps forts du voyage avec un arrêt de cinq minutes en pleine ligne à la hauteur du barrage de Poutès dans la partie la plus étroite de la vallée.
Le barrage de Poutès, dont les travaux furent commencés à l’issue de la première guerre mondiale, ne fut mis en service après différentes péripéties qu’en 1941. Les eaux sont acheminées vers la centrale de Monistrol d’Allier pour y être turbinées. D’une hauteur de 17 m il constituait un obstacle infranchissable pour les saumons malgré la mise en service dans les années 60 d’un « ascenseur à saumons ». Et cela que ce soit lors de la remontée pour la ponte ou lors de la descente des jeunes, avalés en grand nombre par les turbines. Pendant des années ce fut un dialogue de sourds entre l’exploitant et les associations de défense de l’environnement. Enfin dans les années 1990 la situation se débloqua et il fut décidé une réduction de la hauteur du barrage à 7 m, conciliant les intérêts des deux parties. Les travaux doivent s’achever en 2022. Cela a permis à Roberto Epple, président de SOS Loire vivante de déclarer : « Avec Poutès, on a montré que le maintien du barrage peut parfois être une bonne solution quand il s'adapte aux contraintes écologiques ».
Notre train marqua ensuite un arrêt à Monistrol d’Allier, où certains voyageurs nous quittèrent, et arriva à l’heure précise à Langeac, terminus de notre voyage. Il ne restait plus aux équipes de la SNCF et de l’association AP 2800 qu’à exécuter les manœuvres de garage de la rame qui ne devait repartir que mardi 3 août pour un autre spécial.
Merci à l’association pour les 150 ans du train cévenol et à l’AP 2800 pour la parfaite organisation de cette journée.
Reportage Henri Tenoux le 1 aout 2021